Bourses 2013

L’étude sur les gênes responsables d’un dégradation de produits de chimiothérapie (busulfan et cyclophosphamide)

Une allogreffe de moelle osseuse est précédée d’un traitement de chimiothérapie bien standardisé appelé traitement d’induction. L’objectif de ce traitement est d’une part d’éliminer d’éventuelles cellules leucémiques résiduelles, et d’autre part de permettre la prise et la fonction du greffon. Au cours des dernières décennies, beaucoup d’efforts ont été réalisés afin de standardiser ces traitements d’induction. Cependant, il faut bien reconnaître que la toxicité et l’efficacité sont très variables d’un patient à l’autre. Cela peut être dû en partie à des systèmes enzymatiques d’efficacité variable permettant l’élimination plus ou moins rapide des médicaments. Exploitant une étude clinique randomisée testant la séquence de deux produits de chimiothérapie (busulfan et cyclophosphamide), le Dr Marc Ansari propose d’analyser les gènes impliqués dans la dégradation de ces deux médicaments. L’objectif est ainsi d’identifier et de caractériser des gènes responsables d’une dégradation lente ou rapide de ces médicaments. A long terme, la connaissance de ces gènes pourrait permettre d’optimiser l’effet thérapeutique de la transplantation en augmentant l’efficacité et en en diminuant la toxicité.

L’étude du potentiel de la molécule JAM-C à devenir une cible thérapeutique du lymphome cutané a cellule B

Les cellules tumorales expriment à leur surface de multiples molécules trans-membranaires qui remplissent de multiples fonctions. La première est de permettre à la cellule tumorale de recevoir des informations de son microenvironnement, voir de s’en nourrir. La deuxième est de permettre à la cellule tumorale de recevoir des messages lui indiquant comment elle doit se déplacer dans l’organisme. Une stratégie thérapeutique en plein développement consiste à empêcher ces informations et ainsi à priver la cellule tumorale des informations reçues dans son microenvironnement pour favoriser sa croissance et à l’empêcher de se mobiliser.
Depuis plusieurs années, le Dr Thomas Matthes, en collaboration avec le Prof. Beat Imhof, explore le rôle physiologique et pathologique de la molécule JAM-C (junctional adhesion molecule C). Leurs travaux, très prolifiques, ont déjà montré l’importance de cette molécule dans le trafic des lymphocytes normaux dans l’organisme. Dans certains lymphomes, cette molécule est également un facteur pronostique.
Dans le projet actuel, et sur la base de résultats préliminaires très attractifs, les requérants proposent d’investiguer si cette molécule peut devenir une cible thérapeutique dans une série de modèles animaux disponibles dans leurs laboratoires. Ils testeront également la possibilité d’associer ces nouveaux médicaments (anticorps) à d’autres molécules validées ou en investigation dans le traitement des lymphomes.

Identification des maladies au niveau moléculaire du lymphome diffus à grandes cellules B (DCBLC)

Le lymphome diffus à grandes cellules B (DLBCL) est le lymphome agressif le plus fréquent chez l’adulte. Son diagnostic repose principalement sur des bases morphologiques (caractère diffus et grandes cellules). Il est maintenant évident que cette entité inclut des maladies différentes et que les seuls aspects morphologiques ne permettent plus une adaptation correcte de l’intensité des traitements.
Dans ce projet, les Docteurs Thomas McKee, Matthes et Delorenzi proposent une approche originale pour caractériser ces maladies au niveau moléculaire et permettre d’identifier des sous-groupes de maladie.

Identification des combinaisons possibles entre chimiothérapie et inhibiteur du NAD au profit d’une optimisation de médicaments pour les patients souffrante leucémies ou de lymphome

Chaque cellule de notre organisme subit chaque jour de multiples altérations au niveau de son ADN. La cellule est donc équipée de multiples enzymes réparateurs, qui peuvent être vus comme d’innombrables artisans travaillant 24h/24h pour réparer les pannes et les erreurs de l’ADN. La plupart des chimiothérapies induit des erreurs au niveau de l’ADN (gène), ce qui a pour effet d’activer ces enzymes réparateurs (DNA repair). Cette activité demande de l’énergie, fournie en particulier par le NAD (Nicotinamide Adenine Dinucleotide). Depuis quelques années, le Dr Aimable Nahimana travaille au développement de médicaments inhibant la synthèse du NAD et de ce fait, empêchant la réparation de l’ADN indispensable après agression par chimiothérapie. Cette inhibition de la réparation sensibilise donc les cellules tumorales aux diverses chimiothérapies.
Dans le projet actuel, l’objectif est de tester différentes combinaisons possibles entre chimiothérapie et inhibiteur du NAD afin d’identifier des associations particulièrement prometteuses pour les études cliniques réalisées chez les patients souffrant de leucémie ou de lymphome.