Traitements

Prévoir les chances de guérison, adapter le traitement

En se fondant sur les caractéristiques des cellules tumorales d’un patient, il est possible d’établir des scores de gravité permettant de présenter à ce malade un pronostic : quelles sont statistiquement les chances initiales d’une réponse favorable au traitement, quelles sont, par la suite, les chances de guérison et, fait d’importance, quels moyens mettre en œuvre pour obtenir le meilleur résultat possible ? En d’autres termes, faire le choix d’un traitement individualisé, adapté aux propriétés de la maladie et aux caractéristiques propres au patient. Il n’est plus correct de parler du pronostic de la leucémie, mais bien du pronostic d’une forme donnée de leucémie.

Certaines de ces maladies sont guéries dans plus de 90% des cas, d’autres aux environs de 50 %. Les résultats, pour d’autres encore, restent pour l’instant intermédiaires ou franchement décevants.

Les traitements

La chimiothérapie et, pour certains patients, la transplantation de progéniteurs hématopoïétiques ou cellules souches hématopoïétiques (anciennement transplantation de moelle osseuse), restent des traitements standards.

Les traitements ne cessant de s’améliorer, les chances de guérison sont devenues, pour beaucoup de malades, une réalité.

De nouvelles approches témoignent d’un souci de spécificité, donc de moindre toxicité ou de toxicités différentes. Une meilleure compréhension de la transformation maligne a permis de développer des médicaments capables d’annuler les effets délétères d’une anomalie génétique, cause d’un type donné de leucémie.

De plus, des traitements immunologiques, basés sur l’utilisation d’anticorps générés par génie génétique, sont utilisés en routine, suivis de près par la production au laboratoire de cellules dotées d’une activité anti-tumorale ou de vaccins. Un des développements prometteurs récents est la génération par manipulation génétique de lymphocytes (un certain type de globules blancs qui est en charge de la reconnaissance de l’étranger dans le corps) de patients souffrant de leucémie aigüe lymphoblastique ou lymphoïde chronique qui ont la capacité, après cette manipulation, d’être redirigés contre un marqueur de la cellule malade et de détruire cette dernière.

Un des développements prometteurs récents est la génération par manipulation génétique de lymphocytes

Il s’agit d’un traitement que l’on appelle « CAR-T cells » dérivé de l’anglais pour « Chimeric Antigen Receptor T-cells ». Ce sont des traitements très complexes, personnalisés, avec un grand potentiel mais qui nécessitent une infrastructure particulière et une logistique énorme avec des coûts pour le moments encore très élevés.

En raison de la nature très particulière de ces traitements et des complications potentielles qui peuvent être sévères si elles ne sont pas prises en compte rapidement dans des mains expertes, il est fort probable que ceux-ci vont, comme l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, être limités à certains centres experts, mais ils offrent un grand espoir car ils ont montré la capacité de rattraper des situations de rechutes après chimiothérapie ou greffes de cellules souches hématopoïétiques et la possibilité de guérir des patients ou, pour certains, leur offrir la possibilité d’avoir une greffe pour les guérir.

Les causes

De grands progrès ont été accomplis dans la détection, puis la compréhension des anomalies génétiques qui provoquent, chacune à leur manière, la «leucémisation» d’une cellule. Ce qui échappe encore en partie à notre compréhension est l’enclenchement de ce processus. Pour utiliser une image simple, un mécanicien peut détecter la cause d’une panne de moteur. Mais pourquoi cette pièce précisément est-elle devenue défaillante ?

Retrouvez plus d’informations sur le site des HUG et de l’UNIGE.