Journal de bord

Ci-dessous vous trouverez notre journal de bord et si vous avez Instagram, vous pouvez même faire un tour sur le compte de la Fondation pour des contenus exclusifs (fondation_dfdl).

19 DECEMBRE : ADIEUX A NORTH STAR

North Star, nous te faisons nos adieux. Depuis quatre semaines, tu nous a permis de naviguer par tous les temps, dans toutes sortes de conditions de vagues et de vent, toujours en sécurité à ton bord.
Nous avons pu passer des moments merveilleux, à la fois seuls et en famille. Tu nous a été fidèle et nous a permis de traverser même un océan. Adieu, compagnon, tu seras toujours dans nos coeurs.
Il nous semble que notre départ de Las Palmas est tellement loin, tant nous avons vécu durant ces dernières semaines de navigation, qui nous ont certainement tous fait évoluer.
Nicolas Bouvier a écrit que « certains pensent qu’ils font un voyage, en fait, c’est le voyage qui vous fait et vous défait ».
En parlant de faire et défaire, vous aviez vu nos valises au début du périple, les voici débarquées de notre fière embarcation.

Chacun d’entre nous a beaucoup grandi durant cette grande aventure, et nous avons évolué ensemble en tant que famille.
Nous sommes aussi reconnaissants d’avoir pu embarquer la Fondation Dr Henri Dubois-Ferrière Dinu Lipatti et cette cause qu’elle porte de faire avancer la recherche contre la leucémie et les autres maladies du sang.
Certains d’entre vous ont découvert la Fondation DFDL à travers notre traversée et vous avez été nombreux à la soutenir par des dons ou encore à promettre des dons à venir.
Nous tenons à vous remercier pour votre aide qui permet de faire avancer la recherche médicale.
Gardez à l’esprit que si ce voyage s’achève, le travail des chercheurs se poursuit et votre soutien restera essentiel!
Honoré de Balzac a accompli de délicieux voyages embarqué sur un mot, et bien nous en avons un accompli un merveilleux sur deux mots Transat’espoir!

18 DECEMBRE : ARRIVÉE A BON PORT

La journée a commencé par un bon petit grain tout gris qui nous ferait plus penser à une fin d’automne sous le stratus qu’à un lever de soleil sous les tropiques. Nostalgie de fin de voyage aidant, il aurait pu pleurer dans nos coeurs comme il pleut sur cette île…

Le temps d’un petit-déjeuner à l’abri, le soleil est rapidement venu nous tenir compagnie pour cette dernière journée de navigation au fil des baies mythiques de cette partie de l’île aux fleurs!

Après avoir levé l’ancre, nous faisons route en direction de Fort de France, mais sans prolonger aussi loin.
L’heure à laquelle nous parvenons à l’Anse Dufour, nous permet de rencontrer des pêcheurs locaux, maîtres d’un art que nous n’aurons que touché du bout du doigt durant notre traversée.
Il nous reste tant à apprendre, tant à découvrir… et l’envie de poursuivre de nous manque pas.
L’été dernier, nous venions de rejoindre l’île de Groix à la voile lorsqu’Alan Roura est entré dans le bassin à flot avec toute sa famille à bord. Nous avions échangé et cela avait été l’occasion pour nous d’annoncer aux enfants notre projet transatlantique pour la première fois.
Aurélia, la compagne d’Alan, nous avait fait remarqué qu’après la traversée de l’Atlantique de la famille d’Alan, ils avaient poursuivi par un tour du monde…
Que ceux qui nous attendent dans nos activités respectives se rassurent, bien que l’envie ne nous manque pas, nous serons bien de retour à la rentrée et en profitons pour remercier tous nos collègues qui ont su pallier nos absences, même s’il est vrai qu’Anse noire ne donne pas envie de rentrer…

Après une dernière baignade dans ce mouillage et un déjeuner devant l’Église de la Petite Anse d’Arlet, cap sur la Marina du Marin, dernière escale de notre périple.
Nous passerons cette fois entre l’île et le Diamant, passage tout à fait raisonnable contrairement à son nom, la Passe des Fous, et pas plus fou que de traverser l’Atlantique à la voile en famille!

17 DECEMBRE : RIEN NE SERT DE COURIR…

Nous levons l’ancre dès le lever du soleil, quittons la Baie de Sainte-Anne et faisons route pour découvrir une autre partie de l’île aux fleurs.

Le soleil n’est pas tout à fait au beau fixe et nous prenons rapidement un violent grain dès que nous quittons le mouillage.
Albert Einstein n’a-t-il pas qu' »au milieu de toute difficulté se trouve cachée une opportunité »?
Nous la saisissons, tenons le cap et nous sommes récompensés par une vue extraordinaire sur le mythique diamant de la Martinique… sous un arc-en-ciel!

Et pour couronner le tout, puisque nous avons prolongé jusqu’à notre but du jour, nous nous trouvons nez-à-nez avec une tortue, dès notre entrée dans la Grande Anse d’Arlet, avant d’avoir même la chance inouïe de nager auprès une autre jeune tortue.
Les tortues symbolisent notamment la sagesse et la patience et trouvent une résonance particulière avec la Transat’espoir.
Bien évidemment, nous aurions pu naviguer plus vite, être plus prompts à renvoyer de la toile entre les grains, prendre plus de risques… Nous avons préféré la voie de la tortue parce que notre objectif était de parvenir au terme de notre traversée sains et saufs et avec un voilier entier. Mission accomplie.
Pour le reste de la journée, nous allons prendre le rythme de nos voisines du jour, vous souhaitons de pouvoir en faire autant et les embrassons pour vous.

16 DECEMBRE : RETROUVAILLES ET PIED A TERRE

Après une nuit pas si longue que cela, entre la chaleur et l’habitude de prendre nos quarts (certains ont même passé une partie de la nuit à leur poste de quart), heureux réveil dans la baie de Sainte-Anne.
En fin de matinée, nous retrouvons avec émotion l’équipage de Lovitana.
Nous nous étions quittés à Las Palmas, avant leur départ avec la flotte de l’ARC, quelques jours avant que nous ne larguions nos amarres.

Nous passons une délicieuse journée à bord en mangeant un peu trop (menu focaccia, risotto au bolet et petit pâtisserie à l’orange, le tout bien évidemment cuisiné à bord de North Star).
Les enfants prendront même le large sans nous… mais ils sont tout de même rentrés la fatigue et la faim aidant.

Avec l’aide de nos amis, nous prenons un peu plus conscience que nous sommes vraiment arrivés, que nous avons traversé l’Atlantique, que tout ceci n’a pas été qu’un rêve éveillé, mais une réalité.
Antoine de Saint-Exupéry a écrit: « fais de ta vie un rêve, et d’un rêve une réalité ». Conseil suivi!
Comme pour prolonger un peu ce rêve, nous peinons à nous décider à réellement toucher terre.
Nous prenons l’annexe et faisons une brève incursion (de moins d’un quart d’heure) dans le bourg de Sainte-Anne mais restons à peine quelques minutes, le temps de poser devant l’Église de Sainte-Anne, la patronne des navigateurs.

15 DECEMBRE : TERRE EN VUE

Un oiseau qui nous tourne autour hier, une concentration toujours plus importante de voiliers qui vont dans la même direction, l’attente… et puis enfin la terre aperçue devant l’étrave. Pas un mirage ou l’une de ces hallucinations dues à la fatigue qui vous font prendre les bruits du bateau pour des paroles qui vous sont adressées (si si, vécu), la terre, la vraie, celle sur laquelle nous poserons le pied l’un de ces prochains jours.

Le sommet de la Martinique culmine tout de même à 1397m… alors au-delà de l’intérêt géographique, cela a un impact direct sur la distance depuis laquelle on peut apercevoir cette île (en lien avec la courbure de la terre).
Autrement dit, entre le moment où l’on aperçoit cette terre et celui où l’on peut mouiller l’ancre, il y a un certain temps qui s’écoule autrement plus lentement que les jours précédents.
Heureusement il y a de quoi faire pour se distraire, parce qu’il faut préparer le bateau, défaire tous les bouts qui assuraient tout ce qui pouvait bouger durant la traversée, comme l’ancre par exemple ou encore se préparer à affaler cette grand-voile hissée il y a déjà bientôt 20 jours et se prendre un grain juste avant d’arriver 🤣.

En même temps nous sentons monter l’émotion qui accompagne ce sentiment du devoir accompli.
Jean-François Deniau a écrit: « Quand on a accompli quelque chose d’heureux en mer, petite croisière ou grand raid, Cap Horn ou îles d’Hyères, c’est d’abord parce qu’on a évité de faire ce qu’il ne fallait pas faire. C’est ensuite parce qu’on a fait ce qu’il fallait faire. C’est enfin parce que la mer l’a permis ».
Nous sommes tellement reconnaissants de toute l’aide et le soutien qui nous ont permis d’être ici aujourd’hui et sans lesquels tout ceci n’aurait pas été possible.
Et parce que cette traversée, c’est d’abord la Transat’Espoir, nous souhaitons de tout coeur à tous ceux qui sont touchés pas la maladie de pouvoir la traverser avec succès et à toutes les personnes qui s’impliquent dans la recherche de parvenir à mener la médecine par-delà l’inconnu et ainsi améliorer le traitement et l’accompagnement des patients.

Louise nous faisait déjà une petite danse sur le pont avant-hier en chantant «J’ai fait la transatlantique», elle a raison, nous l’avons fait, nous en sommes heureux et fiers, nous avons traversé l’Atlantique en famille pour DFDL!
Maintenant, vous nous excuserez, on a baignade… On embrasse la Martinique pour vous!

14 DECEMBRE : DES ÉTOILES PLEIN LES YEUX

Vous savez que depuis le début de notre traversée, nous veillons à tour de rôle, aux heures où la plupart d’entre vous dorment du sommeil du juste…
Nous peinons à dissimuler l’accumulation de fatigue qui commande d’effectuer chaque manoeuvre plus lentement afin d’en assurer l’exécution en sécurité.
En contrepartie, depuis que la lune s’est faite plus timide, nous avons pu, durant nos quarts de nuit, apprécier une vue imprenable sur la voute étoilée…

Ce que nous ne pouvons par contre que vous décrire, c’est la pluie incessante d’étoiles filantes à la quelle nous avons pu assister ces dernières nuits, ou comment avoir des étoiles plein les yeux!
D’ailleurs, nous en avons eu une bonne lorsque ce bateau s’est présenté.
Maintenant nous pouvons vous le dire, mais l’embarcation initialement prévue a été annulée à un mois du départ… mais heureusement North Star est arrivé.
Ce bateau, très différent de celui que nous avions d’abord imaginé (il n’aurait eu qu’une coque et aurait été plus petit) a finalement été le compagnon d’aventure parfait pour notre famille. A postériori nous ne savons pas comment nous aurions fait sans l’espace sécurisé, aéré et abrité du soleil dans lequel nous avons passé le plus clair de nos journées (et de nos nuits), et que nos enfants ont pu tant suivre leur programme scolaire que s’amuser avec des jeux de leur âge.
Et finalement quel autre voilier que North Star, soit l’étoile polaire, pour la Transat’espoir lorsque l’on sait que l’étoile polaire a toujours été un guide pour les voyageurs et navigateurs et également un synonyme d’espoir…
Pour la route, plus si longue que cela, une photographie du lever de soleil auquel s’est invité un bel oiseau venu nous annoncer l’approche des terres.

13 DECEMBRE : TEMPS LONG… OU PAS?

Vous vous demandez si nous ne trouvons pas le temps long.
Nous risquons de vous répondre en Normand…
Il est vrai que nous ignorions ce que la météo nous réserverait.
Nous avions prévu une traversée de deux à trois semaines et nous serons dans la fourchette haute (peut-être en lien avec notre bon coup de fourchette à bord? 🤣).
Et avec toutes ces vagues, que nous avons même comptées hier, cela nous a fait beaucoup de hauts-le-coeur.
Mais en fait, nous n’avions jamais encore tenté de traverser un océan à la voile, nous ne nous étions même jamais aventurés seuls à beaucoup plus de 100 miles nautiques des côtes.
Aussi prêts que nous nous sommes efforcés d’être, nous avons dû accepter de lâcher prise.
En larguant les amarres, nous avons accepté tout ce que la mer, le ciel et le vent pouvaient nous réserver.

Quittant Las Palmas de Gran Canaria, nous savions que nous partions, mais sans savoir quand nous arriverions.
Le temps nous a bousculés, pas au sens où il nous bouscule dans nos quotidiens de terriens, mais à la fois par ses longueurs et sa brièveté.
Chaque jour nous rapproche un peu plus de cette arrivée tant attendue, et bien entendu nous nous en réjouissons, mais nous savons aussi que tout cela nous manquera…

Alors au moment d’écrire ces lignes c’est encore ce maintenant qui prime, ces moments que nous partageons en famille, ce temps hors du temps.
Oui le temps est long, mais comme l’a écrit Voltaire, il est assez long pour quiconque en profite.
C’est ce que nous nous efforçons de faire à chaque instant.
Et puisqu’après tout ce temps, ce sont toujours l’océan, le ciel et les nuages qui entourent notre bateau, voici encore un de leurs portraits dont nous ne nous lassons pas…

12 DECEMBRE : AH! LA BELLE ESCALADE…

Même au milieu de l’Atlantique, les enfants tenaient à fêter notre traditionnelle fête de l’Escalade! D’ailleurs avant de partir les enfants regrettaient que notre transat tombe sur cette fête, ce qui impliquait de manquer à la fois la course et le cortège… Nous avions tout de même dû leur expliquer que nous ne pouvions ni déplacer la date de notre départ, ni faire un aller-retour pour l’occasion 🤣.
Comme vous le voyez, cela ne nous a pas empêché de fêter l’Escalade dignement avec des déguisements bricolés par les enfants pour l’occasion (oui ils ne font pas que l’école à bord, mais aussi toutes sortes de bricolages, jeux de sociétés et lectures de notre grande bibliothèque embarquée) et chanté le Cé qu’é lainô autour de cette photo de marmite agrémentée de légumes en massepain et de papillotes de pâtes de fruits…

Et en parlant d’escalade, nous n’avons fait que cela toute la nuit. Des murs de 3, 4, voire 5 mètres de haut à escalader puis redescendre inlassablement. Si la « petite » houle de 1,5m avait réussi à nous décrocher les estomacs au début de la traversée, celle-ci à trouvé à qui parler, amarinés que nous sommes après ces semaines de navigation.
Et parce que nous sommes curieux et peut-être vous aussi, nous nous sommes amusés à calculer combien de vagues nous avions gravi et redescendu depuis le début de la Transat’espoir et le résultat donne le tournis… 183’365. Cela en fait des montées et descentes!
Nelson Mandela avait remarqué qu' »après avoir gravi une grande colline, l’on constate qu’il y en a beaucoup plus à gravir »… et bien nous avons vérifié son observation plus de 180’000 fois!
Heureusement que Confucius a dit que le bonheur n’était pas au sommet de la montagne, mais dans la manière de la gravir!
Nous avons tous des montagnes plus ou moins hautes à gravir et comme il parait que le bonheur ne dépend pas de ce qui nous arrive mais de ce qu’on en fait, cherchons le bonheur dans chacun de nos pas (et montagnes/vagues…).

Et si vous vous posez la question, nous continuons à pêcher avec un succès relatif (ça mord mais aucun poisson n’a été remonté pour l’instant), mais cela n’empêche pas d’y trouver du plaisir…

11 DECEMBRE : QU’EST-CE QU’IL RESTE DANS NOTRE POTAGER ?

Un potager? Oui Michèle fait un tour tous les matins dans notre potager et notre verger, enfin elle passe en revue les filets de fruits et légumes à l’arrière de North Star, mais dit comme cela c’est tellement moins bucolique.
Pour mémoire, nous avions entre autres choses embarqué 60kg de légumes et 112kg de fruits.
Aujourd’hui il ne nous reste plus qu’environ 10kg de légumes et 30kg de fruits y compris le petit régime de bananes qui murit fermement arrimé sur le fly deck (poste de manoeuvre sous la bôme).
C’est bientôt le moment d’arriver parce que nous ne saurons pas comment vous montrer la houle sans nos filets de fruits et légumes…
Alors, sans même parler des 26° qu’il fait à l’heure du petit-déjeuner, nous espérons que vous ne nous en voudrez pas, mais cette année, pour la soupe de la mère Royaume, nous comptons sur vous!

Sur un autre registre, Albert et Pierre étaient de quart hier soir à la table à cartes au moment où nous avons reçu un appel VHF d’un voilier qui s’inquiétait de notre route de collision.
Après un échange radio, nous avons rectifié notre cap pour passer un peu plus loin de lui et chacun a pu poursuivre sa course vers les Antilles.


Pierre nous en parlait ce matin autour de la table du petit-déjeuner et selon ses mots: « c’était incroyable, je ne m’attendais pas du tout à ça, j’ai adoré, surtout quand on a parlé avec l’autre bateau. C’est hyper cool la transat! ».
Nous sommes assez d’accord avec lui, même après une nuit de navigation bien engagée par force 6-7 Beaufort (comprenez des vents jusqu’à 60kmh et des vagues de plus de 3m de haut) et un sommeil bien entamé…
Voici une petite photo pour la route, toujours le même océan et le même ciel, qui n’ont pas fini de nous émerveiller.

10 DECEMBRE : LE VIEIL HOMME ET LA MER

Vous pensiez qu’avec ce titre nous allions vous parler de poisson? Et bien nous aurions pu parce que l’autre jour un très très gros poisson a mordu à l’hameçon et la lutte a été terrible (notre fil a une charge de rupture de 75kg). Notre moulinet de traîne a d’ailleurs partiellement rendu l’âme dans l’exercice, mais nous n’aurons pas eu à l’arrimer le long de notre embarcation parce que dans un effort imparable il a réussi à se libérer de notre hameçon.
Mais ce n’est pas du tout le sujet du jour.

Notre veille permanente consiste à surveiller tous les navires qui pourraient croiser notre route visuellement ou sur notre écran de contrôle.
Vous pourriez vous imaginez que nous en croisons une bonne douzaine par jour.
En fait, c’est plutôt une douzaine au total depuis que nous nous sommes éloignés des Canaries.
Quand il s’agit d’un cargo, nous ne faisons rien d’autre que l’éviter si la réciproque n’est pas vraie.
Par contre, si un voilier apparait sur notre écran de contrôle, nous nous appelons systématiquement par VHF (notre radio de bord) pour échanger un peu.

Et alors nous avons eu tous les cas de figure, 1. le bateau qui ne répond pas (l’équipage dort ou la radio est éteinte, ce qui est interdit), 2. le voilier qui répond mais notre interlocuteur a vraisemblablement autre chose à faire parce qu’il écourte rapidement l’échange, 3. l’équipage soulagé d’avoir enfin à qui parler parce qu’il n’a eu que les cas de figure 1. et 2. et enfin il y a AMEN. Si si c’est le nom du voilier en question qui apparait sur notre écran de contrôle et qui répond à notre appel. Un homme seul sur son voilier, sculpteur de profession, il a tout de même 81 ans.
Cet homme vit sur son bateau depuis quarante-et-un ans, traverse l’Atlantique pour la quarante-troisième fois, sans parler de ses deux tours du monde.
Comme chaque année, il traverse en direction de la Martinique où il va sculpter tout ce qui lui tombera sous la main.
Evidemment, nous lui posons tout un tas de questions sur ses aventures maritimes jusqu’à la question du plus beau moment de ses quarante-et-un ans de navigation. Sa réponse: « maintenant, le moment où je parle avec vous ».
Quelle belle leçon, dont il faut comprendre que le plus beau moment de notre vie est celui que l’on vit, ni passé ni futur, juste l’instant présent.

Il nous a aussi donné sa recette pour cuisiner les poissons volants, mais celle-là on la garde. Bon vent!

9 DECEMBRE : VOUS N’AVEZ PAS PEUR?

Auriez-vous peur quelques minutes après cette image, au milieu de l’océan, alors que le soleil se couche pour une longue nuit?

Et bien nous, honnêtement, un peu, parce que même si nous pensons savoir ce qui nous attend, nous savons qu’en fait c’est l’inconnu.
Hier soir par exemple, alors que les nuages cachaient la lune et qu’il faisait très noir, vers 23h, l’effet d’un grain a subitement fait doubler la vitesse du vent. Nous avons tout de suite compris que ce grain complètement imprévu impliquait de sortir sur le pont manoeuvrer des voiles immenses dans les sifflements inquiétants du vent et au milieu d’une immensité noire dans laquelle une chute serait fatale.
Il parait que celui qui n’a pas peur en mer n’est pas un marin et celui qui n’a peur de rien et de tout ne l’est pas non plus. Tout est comme souvent une question d’équilibre.
Evidemment la préparation est essentielle car comme l’a relevé Eric Tabarly, « naviguer ne convient pas aux imposteurs, dans bien des professions on peut faire illusion et bluffer en toute impunité, en mer on sait ou on ne sait pas ».
Ces contraintes, nombreuses, que l’on vit depuis deux semaines déjà, sans même parler de la préparation de notre aventure, nous les avons choisies, et toujours selon Eric Tabarly, c’est un privilège. Nous le vivons comme tel, avec beaucoup de reconnaissance.
Ce grand navigateur et régatier a ajouté que « la plupart des humains subissent les obligations que la vie leur a imposées. »
La maladie peut être l’une de ces obligations imposées par la vie. Et soutenir la recherche comme le fait la Fondation DFDL contre la leucémie et les autres maladies du sang c’est permettre d’en savoir plus au sujet de ces maladies contre lesquelles il n’y a pas d’illusion ou de bluff, et d’améliorer la prise en charge des humains qui les subissent. Votre soutien est essentiel!
Alors avant d’embrasser la mer pour vous depuis la Transat’espoir, une dernière citation d’Eric Tabarly: « La vie est faite d’espérances »…

8 DECEMBRE : C’EST DRÔLE DE PARTIR EN NOVEMBRE !

Vous nous avez souvent interpellés au sujet de la période de départ. Mais oui, fin novembre c’est un bon moment pour traverser l’océan Atlantique, d’une part parce que la saison cyclonique se termine vers la fin du mois d’octobre et d’autre part parce que c’est en novembre que les Alizés commencent à se poser sur la zone.
Alors période propice, vous avez compris que cela ne veut pas dire une mer plate et juste ce qu’il faut de vent pour avancer. C’est au contraire une période durant laquelle les vents sont modérés à forts et la mer agitée à très agitée. En plus les variations de vent et de mer sont ponctués des grains dont nous vous avons parlés il y a quelques jours.
Pour comprendre ce qui se passe, nous avons, en plus des informations météo brutes auxquelles nous avons accès et à partir desquelles nous pouvons établir nos prévisions, une fois par jour un bulletin de notre cher routeur Michel, qui nous fournit une sécurité et des informations supplémentaires.

En plus de toutes ces données, l’observation du plan d’eau est essentielle.
Depuis que nous écrivons, nous avons eu en face de notre étrave successivement un ciel bleu, des grains et un arc-en-ciel. Et en fait, il faut aussi regarder dans le rétroviseur, parce que c’est de là qu’arrivent ces vents plus forts et parfois orageux qu’il faut anticiper.
Petit exercice pratique du lundi, nous vous avons fait une photo panoramique depuis notre bureau, sur laquelle vous devriez pouvoir déceler à plusieurs endroits ces fameux grains…

Et alors quelles sont les prévisions pour ces prochains jours? Des Alizés bien présents qui vont se renforcer substantiellement, avec des vents qui vont s’établir entre 20 et 23 noeuds (37 à 42 km/h) et des rafales jusqu’à 33 noeuds (plus de 60 km/h) et des vagues jusqu’à 3,3m (donc les plus grosses entre 4 et 5m de haut).
Vous l’avez compris, on se prépare à autre chose qu’une petite promenade de santé.
Nous avons fait le tour du bateau et des cordages à bord, inspecté les voiles, fait de l’ordre au piano (celui pour les manoeuvres pas pour la musique) et même une petite montée au mat, puis au bout de la bôme pour régler des petits soucis. Alors nous sommes prêts, enfin autant qu’on peut l’être au milieu de l’inconnu de l’océan. Bon début de semaine à vous!

7 DECEMBRE : ON A TOUS LE MÊME SOLEIL, ET LA MÊME LUNE…

Entonner cette chanson de Gregoire prend une autre signification lorsque le soleil et la lune se mettent à rythmer réellement votre quotidien (avec les vagues bien évidemment).
Tout l’équipage de la Transat’espoir commence à piquer du nez à 18h parce qu’il fait déjà nuit et les « Papa, Maman, c’est le jour? » se font déjà entendre dès 5h30 du matin.
Alors nous nous sommes donnés de la peine pour vous faire une photo des deux en une (je ne vous dis pas la figure de style qui a été nécessaire pour la réussir après de nombreux essais 🤣, mais garanti sans trucage).

Le petit point blanc sous la voile est la lune et celui jaune dans les filières est le soleil, et ce sont les même que ceux que vous pouvez voir chez vous.
Oui je sais que vous le saviez déjà. Mais lorsque vous êtes en mer depuis un certain temps, il est plus facile de s’émerveiller des choses simples de la vie, d’être ému par exemple par la nature.
Oui le soleil se lève, et c’est bien normal. Mais avez-vous déjà imaginé que cela ne soit pas le cas? Charles-Ferdinand Ramuz l’a fait lui. Avez-vous imaginé tout ce que le soleil nous apporte? Nous sommes en sommes bien reconnaissant ici sur North Star.

Quant à la lune, Paul Klee la considère comme le rêve du soleil. En tout cas elle accompagne presque entièrement nos nuits et nous en sommes très reconnaissants car la navigation n’en est que que plus agréable. C’est bien la lune sur la photo (la prise de vue numérique a fait des progrès)…

Alors en ce beau dimanche, pourquoi ne pas prendre le temps de reconnaitre et de dire merci pour ce qui est là sous nos yeux, qui nous semble peut-être normal, mais qui est en même temps extraordinaire?
Et puis, vous avez vu? Nous avons déjà parcouru plus de 3’000km depuis Las Palmas!

6 DECEMBRE : NOTRE POINT NEMO, NOTRE EVEREST…

Albert a lu 20’000 lieues sous les mers en deux jours.

Alors comme nous avons parlé du Captaine Nemo, nous avons aussi parlé du point Nemo.
Le point Nemo ce n’est pas au milieu de l’Atlantique, c’est au milieu de l’Océan Pacifique, le point de plus éloigné de toute terre. Il est tellement éloigné de la côte que lorsque l’on s’y trouve, l’on est plus proche de la station spatiale internationale que de la côte…
Soit, à mi-chemin de la Transat’espoir, nous sommes au milieu de l’Océan Atlantique, mais si les grands marins professionnels franchissent leur « Everest des mers » en faisant le tour du monde, vous nous pardonnerez de considérer que nous sommes en train de gravir le nôtre en ce moment même et de tenir le point à équidistance entre Las Palmas et la Martinique comme notre point Nemo.
Quoi qu’il en soit, nous sommes heureux de partager cette aventure en famille! Le projet est bien nommé « Transat’espoir : une famille pour DFDL »…

Et puisqu’il s’agit de gravir des montagnes aujourd’hui, ne serait-il pas magnifique de faire un Everest de dons à la Fondation pour soutenir la recherche contre la leucémie et les autres maladies du sang?
C’est un rêve, mais les rêves peuvent se réaliser.
Pour l’heure, nous souhaitons à tous ceux qui vont participer à la Course de l’Escalade de ce week-end beaucoup de plaisir dans l’effort et à vous tous, que la situation ait été choisie ou imposée, beaucoup de courage pour gravir votre Everest.

Nous embrassons l’Atlantique pour vous.

5 DECEMBRE : SACRÉ CHARLEMAGNE !

L’Empire carolingien n’a été conquis que par la terre, et il n’a probablement jamais navigué sur la mer, mais ce sacré Charlemagne a tout de même son effet au milieu de l’Océan… et oui nos quatre enfants doivent faire l’école tous les jours!

C’est Michèle qui tient sa classe en faisant preuve d’un engagement et d’une patience à toute épreuve (en plus quand on sait que ses journées commencent entre 2h30 et 3h du matin!). Classe à quatre degrés scolaires, mais aussi avec d’autant de motifs de distraction…
La journée a d’ailleurs commencé de manière très particulière, puisque les enfants ont pu parler à leurs camarades en direct de leur école, un moment vraiment spécial pour eux, d’entendre leurs chers amis presque deux semaines après leur départ.

Pour ce qui est de notre route, vous aurez constaté sur la position du jour que nous avons enfin parcouru une distance plus grande que celle théorique qui nous reste à parcourir 🍾🥳!
Enfin, ce matin a été aussi l’occasion pour les plus grands de faire une manoeuvre un peu risquée, soit de monter à mi-hauteur du mat (qui culmine à 25m au-dessus de la mer) pour récupérer une drisse sectionnée par le ragage (usure par frottements). Sur la photo c’est bien moi en dessous du radar, hissé par Michèle qui a tout géré depuis le piano de North Star (l’endroit où reviennent tous les bouts). Quel soulagement une fois revenu sur le pont. Et vous, avez-vous aussi prévu de l’escalade aujourd’hui?

4 DECEMBRE : MER PLUS BELLE, MER POUBELLE ?

Ce vers de Raymond Grison nous vient à l’esprit au moment d’écrire ces quelques lignes.
La pêche n’est pour l’instant pas très bonne, loin des récits de dégustations quotidiennes de poissons lus dans les anciens récits de transats (bon on n’a peut-être pas non plus la technique).
Michèle a bien pêché quelque chose, mais du plastique… au milieu de l’Atlantique.

Se retrouver ainsi confronté à notre pollution à plus de mille miles nautiques de toute côte nous laisse songeurs, d’autant plus lorsque l’on sait le mal que ces plastiques, une fois sous forme de micro plastiques, fait à la faune et à la flore…
Nous prenons cette mésaventure comme l’occasion de nous rappeler l’importance de prendre soin de notre Terre et de nos océans!
A bord, la gestion des déchets demande beaucoup d’organisation. Nous trions tout ce que nous pouvons avant de tout stocker à bord sauf les déchets purement organiques comme les déchets de cuisine qui peuvent être jetés par dessus-bord conformément à la convention MARPOL 74/78.
Nous réalisons qu’en triant consciencieusement ce type de déchets, nous n’en produisons pas tant que cela. Il parait qu’en Suisse nous jetons trop de déchets organiques dans nos poubelles qui finissent incinérés plutôt que compostés, ce qui constitue un grand gaspillage de ressources… à méditer!

Mais pour finir sur une note plus positive, nous vous confirmons que la mer est toujours aussi belle, et nous l’embrassons pour vous!
Arthur Rimbaud a écrit que l’Éternité, c’est la mer mêlée au soleil, jugez par vous même…

3 DECEMBRE : VOUS METTEZ L’ANCRE POUR DORMIR?

Question tout à fait pertinente que plusieurs d’entre vous nous ont posée avant notre départ.
Alors, non nous n’avons pas 3’000 mètres de chaîne à bord (celle à bord fait plus de 3kg au mètre, je vous laisse faire le calcul).

Cela me fait penser à une histoire lue dans un bêtisier marin (oui même les navigateurs peuvent faire des choses moins inspirées que d’autres), pour démêler 120m de chaine sur un voilier, ses occupants avaient imaginé aller au large, ils avaient descendu toute la chaîne dans l’eau qui s’est magnifiquement démêlée, mais avant de se rendre compte qu’il était impossible de remonter toute cette chaîne qui tombait à pic puisqu’elle faisait alors le poids de la chaine entière sans compter celui de l’ancre.
D’ailleurs savez-vous pourquoi on dit « mouiller une ancre » plutôt que jeter l’ancre ou larguer l’ancre? Parce qu’elle peut resservir 🤣…
Blague à part, avec tout ça vous ne savez pas comment on gère les nuits à bord…
Et bien je m’occupe de la première partie de la nuit sur mon quart qui commence à 17h et qui se termine à 3h du matin et puis Michèle assure la veille jusqu’à 9h, avant de faire l’école à bord. Rassurez-vous après quelques jours (et nuits) on s’y fait.
En plus, avec la collaboration de la lune cela peut être très beau. Je vous laisse en juger avec cette photo prise hier durant un quart de nuit.

📢 FLASH INFO TRANSAT’ESPOIR DU 2 DECEMBRE 📢

Après une journée à un train de sénateur forcé par la faiblesse des Alizés et ponctué par de très nombreuses manoeuvres, nous venons de passer le cap symbolique des 1’000 premiers miles de notre traversée!
Cela signifie que nous avons parcouru plus d’un tiers de la distance qui sépare les Canaries des Antilles 🥳.
Pour fêter ça, petit goûter sur le flying deck avec un gâteau aux bananes trop mûres…

Et parce qu’on aimerait vous dire merci à notre manière pour votre soutien et vos encouragements depuis le début de cette aventure, voici le beau coucher de soleil du jour, rien que pour vous. A demain pour la suite de la Transat’espoir : une famille pour DFDL!

2 DECEMBRE : POURQUOI NE VA-T-ON PAS TOUT DROIT ?

Pourquoi ne suit-on pas une ligne droite vers les Antilles ?
Non ce n’est pas lorsque l’on s’endort que North Star dévie de sa route… ni lorsque les enfants prennent la barre non plus 🤣!

Notre route tient compte de la météo : on cherche à éviter les zones avec trop de vent, pas assez de vent, ou des grains et orages parfois très violents. Une fois cette route théorique choisie, il faut transformer le vent en vitesse. Or un voilier ne peut pas avancer face au vent, et il n’est pas non plus idéal d’aller plein vent arrière : la bôme pourrait passer violemment d’un côté à l’autre avec de lourdes conséquences, et le bateau serait de toute façon plus lent. Résultat : on avance en faisant des zigzags pour profiter au mieux du vent et rester en sécurité.
On adapte aussi la taille des voiles notamment en prenant ou larguant des ris (non pas de veau!).
Devinez, ce que j’ai trouvé après en larguant des ris ce matin? Encore un passager clandestin!

Pour arriver là-haut le poisson volant a quand même dû sauter à plus de 5 ou 6 mètres au-dessus de l’eau! Bon il y est retourné avec ses trois camarades retrouvés par les enfants sur le pont ce matin.
Par contre, il faudrait qu’ils se mettent d’accord avec leurs congénères non volants qui refusent de mordre à l’hameçon au bout de notre ligne de traîne… en attendant, il fait beau et nous espérons que chez vous aussi.

1er DECEMBRE : C’EST SÛR UNE TRANSAT EN FAMILLE ?

Nous espérons que vous avez bien commencé votre semaine! Nous l’avons fait d’une magnifique manière parce que nous avons enfin eu un contact radio avec des navigateurs à proximité, ça nous a fait plaisir et c’est toujours une bonne nouvelle d’avoir des navigateurs dans le coin pour la sécurité.

Et la sécurité à bord, c’est un vrai sujet au quotidien et il a eu une grande place dans notre préparation.
La sécurité, c’est aussi le sujet de la question que vous nous avez le plus souvent posée après « est-ce que vous êtes prêts? ».
Victor Hugo a écrit: « La mer est un espace de rigueur et de liberté. Y perdre la rigueur c’est perdre la liberté ».
C’est vrai, il faut pour chaque geste, chaque manoeuvre prendre garde à respecter toutes les règles de sécurité, même si par habitude nous pourrions croire pouvoir nous en passer.
La sécurité, en plus de la discipline personnelle, passe aussi par la conception du bateau (North Star pourrait embarquer 16 personnes en haute-mer), le matériel installé sur le bateau (Radio vhf, émetteur-récepteur AIS, balise EPIRB, radar, radeau de survie, lignes de vie, entre beaucoup d’autres) et par du matériel personnel (gilet de sauvetage, harnais, balise AIS MOB, PLB personnelle, moyens de signalisation, couteau de survie, et j’en passe).
La sécurité est aussi assurée par les centres de coordination de sauvetage en mer (MRCC) qui pourraient être alertés, notamment en cas de déclenchement de notre balise satellite par exemple.
Savez-vous que si nous devions déclencher notre PLB enregistrée en Suisse (balise satellitaire personnelle de détresse), c’est la REGA qui recevrait l’information en tant que notre MRCC national.
J’aimerais encore ici les remercier parce que sont eux qui sont venus me sauver dans la montagne il y a presque cinq ans lorsque je me suis fracturé la colonne vertébrale.
La sécurité, c’est enfin les sauveteurs, femmes et hommes qui s’engagent, bénévolement pour beaucoup, pour sauver les vies des autres.

Avez vous pris un instant pour penser que tous les soignants participent de notre sécurité au quotidien tous les jours, et que nous avons une chance inouïe de les avoir?
Et bien faire avancer la recherche médicale, c’est augmenter notre sécurité à tous. Et c’est cela que soutient la Fondation dans le domaine de la leucémie et des maladies du sang. Pourquoi ne pas soutenir cette cause en ouvrant la première case de votre calendrier de l’Avent?

30 NOVEMBRE : DES GRAINS, DES GRAINS, DES GRAINS

La vue est magnifique depuis la Transat’espoir…

Depuis hier nous naviguons dans les Alizés, mais avec les grains en plus… Qu’est-ce donc que cela? Pas de meunier à l’horizon, il s’agit en mer d’un phénomène météo qui implique une augmentation soudaine de la force du vent, parfois accompagnée d’averses ou d’orages.
En pratique, nous avons souvent eu environ 18 noeuds de vent (3 beaufort) qui passent à 30 noeuds (5 beaufort), ce qui correspond à une augmentation soudaine de 33 à 55 kmh.
Alors si vous scrutez bien l’horizon, vous pouvez parfois apercevoir les nuages noirs avec la pluie dessous qui approchent. Mais vu le temps nécessaire pour réduire les voiles sur ce bateau, l’anticipation est cruciale. Tout se passe bien, un peu de bricolage nécessaire à bord, mais nous vous expliquerons cela un autre jour.
Pour l’heure, nous voulons aussi partager avec vous la petite surprise de ce matin sur le pont… un poisson volant. Le passager clandestin qui sentait déjà la marée a été prié de débarquer.

La pêche avec notre canne de traine n’a pour l’instant pas été très fructueuse, mais notre vitesse élevée avec les accélérations dans les vagues ne sont pas idéales pour pêcher efficacement. Si nous remettons la ligne à l’eau avec succès, nous ne manquerons pas de vous le faire savoir!
Pour l’instant, un bel arc-en-ciel qui a accompagné la fin d’un grain ce matin. Bon dimanche!

29 NOVEMBRE : BARRE DES 500 MILES PASSÉE

Après une nuit musclée avec des vents jusqu’à 25 noeuds (un peu moins de 50 kmh), nous avons passé ce matin le cap des 500 premiers miles nautiques parcourus, soit plus de 900 kilomètres (sur 5500 kilomètres environ).
La houle qui était déjà bien présente à 1,40m hier est passée à 2,40m (Pour ceux qui ne savent pas ce que cela veut dire, c’est la hauteur moyenne du tiers des plus hautes vagues, donc les vagues les plus grandes sont d’environ 3m de haut).
Certain d’entre vous se demandent ce qu’on mange à bord… et non pas de lyophilisé, que du frais! On n’a pas embarqué autant de fruits et légumes que pour les photos à l’arrière du bateau!
A titre d’exemple nous avons mangé un gratin de pâtes aux courgettes, un risotto aux agrumes, une salade grecque revisitée avec de la foccacia au romarin maison (enfin bateau), du cake à la banane et à l’orange (en fonction des fruits qui murissent trop vite), de la salade de quinoa et crudités, etc… La nourriture est importante pour le moral alors on se fait plaisir! Et vous, qu’avez-vous prévu de manger ce week-end? Sur Floatinn, le grand catamaran dans la rade, ce sera raclette sur le lac (Merci à Jean-Luc et Mitsuko grâce auxquels nous avons pu nous familiariser avec un grand catamaran cet été!).

28 NOVEMBRE : LA GESTION DES RESSOURCES

La gestion des ressources est un sujet très actuel. Et bien sur un bateau au milieu de l’océan, c’est une préoccupation de chaque instant.
La discipline est importante dans la gestion de toutes ces ressources, que ce soit chaque litre d’eau ou chaque ampère demandé aux batteries.
Nous avons tous des efforts à faire à terre comme en mer. Cela passe par fermer le robinet d’eau pendant que l’on se brosse les dents, adopter des stratégies pour limiter l’eau de vaisselle ou couper tout appareil électrique qui n’est pas nécessaire.
Cette discipline peut faire penser à celle beaucoup plus stricte de la recherche telle que celle soutenue par la Fondation Dr Henri Dubois-Ferrière Dinu Lipatti.
Là aussi, chaque élément compte, une donnée, un échantillon, une hypothèse, qui doivent être minutieusement utilisés, interprétés, conservés.
La gestion précise de toutes ces ressources permet de progresser dans notre compréhension de l’humain, comme par exemple l’influence de l’horloge biologique sur le système immunitaire, projet actuellement soutenu par la Fondation DFDL.
C’est aussi cette gestion de ressources que vous soutenez en faisant un don à la Fondation.
Merci d’avance de votre générosité!

27 NOVEMBRE : FACE A L’IMMENSITÉ DE L’OCÉAN

Aujourd’hui nous avons commencé à récupérer un fonctionnement plus harmonieux de nos estomacs et de vrais repas ont pu être cuisinés et dégustés à bord, ce qui est important pour le moral de l’équipage.
Roger m’a fait remarquer que la mer est ronde (pourtant il n’a pas lu Jean-François DENIAU à ma connaissance). Il a observé que tout autour de lui la mer était incurvée… et oui, depuis le large, il est à la portée d’un enfant de six ans de constater que la terre n’est pas une galette. C’est fou ce que prendre du recul permet parfois de voir les évidences.
Dans nos quotidiens, des obstacles petits ou grands peuvent nous sembler insurmontables, mais un petit pas de recul peut nous permettre d’entrevoir les solutions à notre portée ou celle de notre entourage.
Et c’est la même chose lorsqu’il s’agit de réaliser un rêve comme de traverser l’Atlantique.
Ce soir, face à la lune, nous nous sentons tellement chanceux de vivre une telle aventure en famille.

📢 PETITE INFORMATION POUR LE SUIVI LIVE SUR CARTE

Il est possible que vous ne puissiez pas voir notre position en permanence sur la cartographie.
Ne vous en faites pas, cela signifie simplement que nous sommes trop loin des terres pour que notre signal AIS leur parvienne. Il pourra cependant réapparaitre en fonction des gros bateaux que nous pourrions croiser. En attendant, nous essaierons de vous mettre des images de la cartographie ces prochains jours pour que vous puissiez nous suivre à la trace.
Là tout de suite, notre signal AIS n’apparait pas mais notre position est 26°52.240′ N 018°44.690′ W.
Et si vous avez des questions ou vous voulez avoir plus d’infos, n’hésitez pas à nous écrire sur notre email dédié transat-espoir@decandolle.ch et à jeter un coup d’oeil sur la page Instagram de la Fondation Dr Henri Dubois-Ferrière Dinu Lipatti (fondation_dfdl) pour découvrir des contenus inédits…

26 NOVEMBRE : DERNIÈRE TERRE AVANT LES ANTILLES

Premier réveil en navigation sur cette Transat’espoir pour toute la famille.
Et si vous vous posez la grande question de l’état de nos estomac… et bien vous n’aurez pas tous les détails dont nous préférons vous épargner! Mais oui nous avons le mal de mer avec cette houle qui nous accompagne depuis la sortie du port de Las Palmas. Si Michèle tient bon, Roger semble le seul tout à fait épargné de ce mal qui touche même de grands navigateurs durant les premiers jours de leurs courses au large. Je passe à un autre sujet histoire de réussir à finir de taper ces quelques lignes.
Les premières baleines ont été aperçues aujourd’hui grâce à Michèle qui scrutait l’horizon. Nous avons aussi un petit papillon qui nous accompagne à bord depuis le départ.
Un peu d’émotion en apercevant au loin la dernière île des Canaries avant les Antilles dans quelques semaines…

25 NOVEMBRE : LE DÉPART

Une journée bien chargée par une grande liste de petites choses à faire avant de partir mais chargée surtout par les émotions du départ.
Le dessalinisateur a fini par être réparé en début d’après-midi et les derniers produits frais ont pu être chargés à bord.
Nous avons même pu nous débarrasser de la plus grande partie du sable rapporté par les enfants après leur session à la plage hier après-midi.
Les formalités de départ faites à la marina, nous embrassons Beatriz et Jean-Paul qui sont à Las Palmas depuis plus longtemps que nous et dont l’aide et le soutien ont été si précieux depuis notre arrivée.

Un dernier regard en direction du large et voici le moment tant rêvé, tant préparé, tant attendu…

Michèle largue la dernière amarre, direction l’autre côté de l’Océan Atlantique!

24 NOVEMBRE : JOURNÉE ÉCOLE ET BRICOLAGE

Ça n’est pas tout ça, mais nous sommes déjà lundi, et même à quai, il faut commencer à faire l’école à bord. Tout le monde y a mis du sien sous la houlette experte de Michèle qui a magnifiquement géré sa classe.
Pendant ce temps, il s’est agi d’aller trouver un peu de matériel en tout genre pour bricoler un rideau à la place de celui qui manque dans une des cabines et pour notre oeuvre d’art du soir…
En nous baladant l’autre jour sur la jetée du port de Las Palmas, nous avions vu toutes les oeuvres peintes sur les rochers de la digue face au port. Une tradition est née de laisser une empreinte avant de partir traverser l’océan. Cela a l’air facile, mais pas tant que ça en fait… et en plus une fois que nous étions lancés, nous en avons aussi fait une dans le petit port voisin où se trouve « NORTH STAR »…

📢⚡️ BREAKING NEWS ⚡️ : DÉPART REPORTÉ AU MARDI 25 NOVEMBRE

En changeant une pièce du dessalinisateur, il est apparu qu’une autre était défectueuse et devait être changée avant notre départ. La bonne nouvelle, c’est que la pièce sera installée mardi dans la matinée.
Il parait qu’il faut savoir accepter ce que l’on ne peut pas changer, avoir le courage de changer ce que l’on peut et la sagesse de reconnaitre les deux…
Nous aurons ainsi plus de temps pour nous familiariser avec « NORTH STAR », revoir tranquillement les éléments de sécurité avec les enfants, embarquer quelques dizaines de kilos de fruits et légumes en plus, découvrir Las Palmas et surtout passer plus de temps avec notre fan club venu ici pour larguer nos amarres (merci Maman ❤️)…

23 NOVEMBRE : L’EQUIPAGE AU GRAND COMPLET

Ce matin, c’est au tour de Michèle, Pierre, Roger et Louise d’arriver à Las Palmas et de découvrir « NORTH STAR » le bateau qui va nous accompagner dans cette aventure. Notre équipage est au grand complet pour la Transat’espoir! 🥳

Pas une minute à perdre, tout le monde se met en chemin pour aller dire au revoir à tous les équipages qui prennent la mer pour rejoindre Sainte-Lucie dans le cadre du rallye de l’ARC (mention spéciale à Véronique, Frédéric et Tanguy, l’équipage de « LOVITANA » l’ancienne associée de la pédiatre de nos quatre enfants, son mari et l’un de leurs fils).
Les enfants commencent à s’approprier notre fière embarcation (bruyamment 🤣)…

22 NOVEMBRE : L’AVITAILLEMENT

Plus de 500 kg d’eau et de nourriture chargés aujourd’hui sur le bateau. Et avant cela il a fallu passer un certain nombre d’heures à faire les courses, sur la base d’un fichier sur lequel nous avons travaillé depuis des mois. Oui parce que prévoir 28 jours de repas pour 6 personnes sans rien oublier, cela ne s’improvise pas. Les journées sont longues et les nuits sont courtes, mais quelle chance de pouvoir vivre cette aventure. Nous avons aussi monté au mat un beau pavillon aux couleurs de la Transat’espoir, mais le vent qui souffle fort a refusé de le lever dans le bon sens, la photo sera pour un autre jour.

21 NOVEMBRE : CHANGEMENT DE DÉCOR

A quatre heures du matin, il neigeait sur la place du marché de Carouge lorsque nous sommes allés prendre le bus pour l’aéroport avec Albert, emmitouflés dans nos couches d’habits.
Quelques heures plus tard, nous voici devant le bateau en manches courtes.
Bon, cela tombait bien parce que sinon cela aurait été le moment de se retrousser les manches!
Inspection et prise en main du bateau, première partie de l’avitaillement (7 caddies géants pleins à craquer), et début d’installation dans ce bateau qui sera notre maison pour le prochain mois.

20 NOVEMBRE : DERNIERS PRÉPARATIFS

Une journée consacrée aux bagages. Le moment de se rendre compte qu’on ne pourra peut-être pas tout emporter avec nous (plus de 180kg de matériel quand même).
Mais c’est bon, on a l’essentiel : la Fondation DFDL est bien dans nos bagages et dans nos coeurs ! ❤️
Et joyeux anniversaire à la Fondation DFDL, 55 ans déjà… 🥳

19 NOVEMBRE : L’AVENTURE DÉMARRE BIENTÔT !

Toute la famille s’apprête à embarquer ce week-end pour la Transat’espoir. Vous pourrez ici suivre notre quotidien ! Merci d’avance pour votre soutien.

Guillaume & Michèle de Candolle avec Albert, Pierre, Roger et Louise