Journal de bord

📢 FLASH INFO TRANSAT’ESPOIR DU 2 DECEMBRE 📢

Après une journée à un train de sénateur forcé par la faiblesse des Alizés et ponctué par de très nombreuses manoeuvres, nous venons de passer le cap symbolique des 1’000 premiers miles de notre traversée!
Cela signifie que nous avons parcouru plus d’un tiers de la distance qui sépare les Canaries des Antilles 🥳.
Pour fêter ça, petit goûter sur le flying deck avec un gâteau aux bananes trop mûres…

Et parce qu’on aimerait vous dire merci à notre manière pour votre soutien et vos encouragements depuis le début de cette aventure, voici le beau coucher de soleil du jour, rien que pour vous. A demain pour la suite de la Transat’espoir : une famille pour DFDL!

POSITION ET METEO ACTUELLE (JOURNAL DE BORD PLUS BAS)

Position 2 décembre 2025 9h40 (GMT-2) 20°35.740′ N 029°42.799′ W
Vent ENE 17-23 noeuds Houle 2,7m 8 secondes Baro 1018 hpa
Distance parcourue 959,8 miles nautiques, soit plus de 1’777km (reste une distance théorique en ligne droite de 1832 miles nautiques)

2 DECEMBRE : POURQUOI NE VA-T-ON PAS TOUT DROIT ?

Pourquoi ne suit-on pas une ligne droite vers les Antilles ?
Non ce n’est pas lorsque l’on s’endort que North Star dévie de sa route… ni lorsque les enfants prennent la barre non plus 🤣!

Notre route tient compte de la météo : on cherche à éviter les zones avec trop de vent, pas assez de vent, ou des grains et orages parfois très violents. Une fois cette route théorique choisie, il faut transformer le vent en vitesse. Or un voilier ne peut pas avancer face au vent, et il n’est pas non plus idéal d’aller plein vent arrière : la bôme pourrait passer violemment d’un côté à l’autre avec de lourdes conséquences, et le bateau serait de toute façon plus lent. Résultat : on avance en faisant des zigzags pour profiter au mieux du vent et rester en sécurité.
On adapte aussi la taille des voiles notamment en prenant ou larguant des ris (non pas de veau!).
Devinez, ce que j’ai trouvé après en larguant des ris ce matin? Encore un passager clandestin!

Pour arriver là-haut le poisson volant a quand même dû sauter à plus de 5 ou 6 mètres au-dessus de l’eau! Bon il y est retourné avec ses trois camarades retrouvés par les enfants sur le pont ce matin.
Par contre, il faudrait qu’ils se mettent d’accord avec leurs congénères non volants qui refusent de mordre à l’hameçon au bout de notre ligne de traîne… en attendant, il fait beau et nous espérons que chez vous aussi.

1er DECEMBRE : C’EST SÛR UNE TRANSAT EN FAMILLE ?

Nous espérons que vous avez bien commencé votre semaine! Nous l’avons fait d’une magnifique manière parce que nous avons enfin eu un contact radio avec des navigateurs à proximité, ça nous a fait plaisir et c’est toujours une bonne nouvelle d’avoir des navigateurs dans le coin pour la sécurité.

Et la sécurité à bord, c’est un vrai sujet au quotidien et il a eu une grande place dans notre préparation.
La sécurité, c’est aussi le sujet de la question que vous nous avez le plus souvent posée après « est-ce que vous êtes prêts? ».
Victor Hugo a écrit: « La mer est un espace de rigueur et de liberté. Y perdre la rigueur c’est perdre la liberté ».
C’est vrai, il faut pour chaque geste, chaque manoeuvre prendre garde à respecter toutes les règles de sécurité, même si par habitude nous pourrions croire pouvoir nous en passer.
La sécurité, en plus de la discipline personnelle, passe aussi par la conception du bateau (North Star pourrait embarquer 16 personnes en haute-mer), le matériel installé sur le bateau (Radio vhf, émetteur-récepteur AIS, balise EPIRB, radar, radeau de survie, lignes de vie, entre beaucoup d’autres) et par du matériel personnel (gilet de sauvetage, harnais, balise AIS MOB, PLB personnelle, moyens de signalisation, couteau de survie, et j’en passe).
La sécurité est aussi assurée par les centres de coordination de sauvetage en mer (MRCC) qui pourraient être alertés, notamment en cas de déclenchement de notre balise satellite par exemple.
Savez-vous que si nous devions déclencher notre PLB enregistrée en Suisse (balise satellitaire personnelle de détresse), c’est la REGA qui recevrait l’information en tant que notre MRCC national.
J’aimerais encore ici les remercier parce que sont eux qui sont venus me sauver dans la montagne il y a presque cinq ans lorsque je me suis fracturé la colonne vertébrale.
La sécurité, c’est enfin les sauveteurs, femmes et hommes qui s’engagent, bénévolement pour beaucoup, pour sauver les vies des autres.

Avez vous pris un instant pour penser que tous les soignants participent de notre sécurité au quotidien tous les jours, et que nous avons une chance inouïe de les avoir?
Et bien faire avancer la recherche médicale, c’est augmenter notre sécurité à tous. Et c’est cela que soutient la Fondation dans le domaine de la leucémie et des maladies du sang. Pourquoi ne pas soutenir cette cause en ouvrant la première case de votre calendrier de l’Avent?

30 NOVEMBRE : DES GRAINS, DES GRAINS, DES GRAINS

La vue est magnifique depuis la Transat’espoir…

Depuis hier nous naviguons dans les Alizés, mais avec les grains en plus… Qu’est-ce donc que cela? Pas de meunier à l’horizon, il s’agit en mer d’un phénomène météo qui implique une augmentation soudaine de la force du vent, parfois accompagnée d’averses ou d’orages.
En pratique, nous avons souvent eu environ 18 noeuds de vent (3 beaufort) qui passent à 30 noeuds (5 beaufort), ce qui correspond à une augmentation soudaine de 33 à 55 kmh.
Alors si vous scrutez bien l’horizon, vous pouvez parfois apercevoir les nuages noirs avec la pluie dessous qui approchent. Mais vu le temps nécessaire pour réduire les voiles sur ce bateau, l’anticipation est cruciale. Tout se passe bien, un peu de bricolage nécessaire à bord, mais nous vous expliquerons cela un autre jour.
Pour l’heure, nous voulons aussi partager avec vous la petite surprise de ce matin sur le pont… un poisson volant. Le passager clandestin qui sentait déjà la marée a été prié de débarquer.

La pêche avec notre canne de traine n’a pour l’instant pas été très fructueuse, mais notre vitesse élevée avec les accélérations dans les vagues ne sont pas idéales pour pêcher efficacement. Si nous remettons la ligne à l’eau avec succès, nous ne manquerons pas de vous le faire savoir!
Pour l’instant, un bel arc-en-ciel qui a accompagné la fin d’un grain ce matin. Bon dimanche!

29 NOVEMBRE : BARRE DES 500 MILES PASSÉE

Après une nuit musclée avec des vents jusqu’à 25 noeuds (un peu moins de 50 kmh), nous avons passé ce matin le cap des 500 premiers miles nautiques parcourus, soit plus de 900 kilomètres (sur 5500 kilomètres environ).
La houle qui était déjà bien présente à 1,40m hier est passée à 2,40m (Pour ceux qui ne savent pas ce que cela veut dire, c’est la hauteur moyenne du tiers des plus hautes vagues, donc les vagues les plus grandes sont d’environ 3m de haut).
Certain d’entre vous se demandent ce qu’on mange à bord… et non pas de lyophilisé, que du frais! On n’a pas embarqué autant de fruits et légumes que pour les photos à l’arrière du bateau!
A titre d’exemple nous avons mangé un gratin de pâtes aux courgettes, un risotto aux agrumes, une salade grecque revisitée avec de la foccacia au romarin maison (enfin bateau), du cake à la banane et à l’orange (en fonction des fruits qui murissent trop vite), de la salade de quinoa et crudités, etc… La nourriture est importante pour le moral alors on se fait plaisir! Et vous, qu’avez-vous prévu de manger ce week-end? Sur Floatinn, le grand catamaran dans la rade, ce sera raclette sur le lac (Merci à Jean-Luc et Mitsuko grâce auxquels nous avons pu nous familiariser avec un grand catamaran cet été!).

28 NOVEMBRE : LA GESTION DES RESSOURCES

La gestion des ressources est un sujet très actuel. Et bien sur un bateau au milieu de l’océan, c’est une préoccupation de chaque instant.
La discipline est importante dans la gestion de toutes ces ressources, que ce soit chaque litre d’eau ou chaque ampère demandé aux batteries.
Nous avons tous des efforts à faire à terre comme en mer. Cela passe par fermer le robinet d’eau pendant que l’on se brosse les dents, adopter des stratégies pour limiter l’eau de vaisselle ou couper tout appareil électrique qui n’est pas nécessaire.
Cette discipline peut faire penser à celle beaucoup plus stricte de la recherche telle que celle soutenue par la Fondation Dr Henri Dubois-Ferrière Dinu Lipatti.
Là aussi, chaque élément compte, une donnée, un échantillon, une hypothèse, qui doivent être minutieusement utilisés, interprétés, conservés.
La gestion précise de toutes ces ressources permet de progresser dans notre compréhension de l’humain, comme par exemple l’influence de l’horloge biologique sur le système immunitaire, projet actuellement soutenu par la Fondation DFDL.
C’est aussi cette gestion de ressources que vous soutenez en faisant un don à la Fondation.
Merci d’avance de votre générosité!

27 NOVEMBRE : FACE A L’IMMENSITÉ DE L’OCÉAN

Aujourd’hui nous avons commencé à récupérer un fonctionnement plus harmonieux de nos estomacs et de vrais repas ont pu être cuisinés et dégustés à bord, ce qui est important pour le moral de l’équipage.
Roger m’a fait remarquer que la mer est ronde (pourtant il n’a pas lu Jean-François DENIAU à ma connaissance). Il a observé que tout autour de lui la mer était incurvée… et oui, depuis le large, il est à la portée d’un enfant de six ans de constater que la terre n’est pas une galette. C’est fou ce que prendre du recul permet parfois de voir les évidences.
Dans nos quotidiens, des obstacles petits ou grands peuvent nous sembler insurmontables, mais un petit pas de recul peut nous permettre d’entrevoir les solutions à notre portée ou celle de notre entourage.
Et c’est la même chose lorsqu’il s’agit de réaliser un rêve comme de traverser l’Atlantique.
Ce soir, face à la lune, nous nous sentons tellement chanceux de vivre une telle aventure en famille.

📢 PETITE INFORMATION POUR LE SUIVI LIVE SUR CARTE

Il est possible que vous ne puissiez pas voir notre position en permanence sur la cartographie.
Ne vous en faites pas, cela signifie simplement que nous sommes trop loin des terres pour que notre signal AIS leur parvienne. Il pourra cependant réapparaitre en fonction des gros bateaux que nous pourrions croiser. En attendant, nous essaierons de vous mettre des images de la cartographie ces prochains jours pour que vous puissiez nous suivre à la trace.
Là tout de suite, notre signal AIS n’apparait pas mais notre position est 26°52.240′ N 018°44.690′ W.
Et si vous avez des questions ou vous voulez avoir plus d’infos, n’hésitez pas à nous écrire sur notre email dédié transat-espoir@decandolle.ch et à jeter un coup d’oeil sur la page Instagram de la Fondation Dr Henri Dubois-Ferrière Dinu Lipatti (fondation_dfdl) pour découvrir des contenus inédits…

26 NOVEMBRE : DERNIÈRE TERRE AVANT LES ANTILLES

Premier réveil en navigation sur cette Transat’espoir pour toute la famille.
Et si vous vous posez la grande question de l’état de nos estomac… et bien vous n’aurez pas tous les détails dont nous préférons vous épargner! Mais oui nous avons le mal de mer avec cette houle qui nous accompagne depuis la sortie du port de Las Palmas. Si Michèle tient bon, Roger semble le seul tout à fait épargné de ce mal qui touche même de grands navigateurs durant les premiers jours de leurs courses au large. Je passe à un autre sujet histoire de réussir à finir de taper ces quelques lignes.
Les premières baleines ont été aperçues aujourd’hui grâce à Michèle qui scrutait l’horizon. Nous avons aussi un petit papillon qui nous accompagne à bord depuis le départ.
Un peu d’émotion en apercevant au loin la dernière île des Canaries avant les Antilles dans quelques semaines…

25 NOVEMBRE : LE DÉPART

Une journée bien chargée par une grande liste de petites choses à faire avant de partir mais chargée surtout par les émotions du départ.
Le dessalinisateur a fini par être réparé en début d’après-midi et les derniers produits frais ont pu être chargés à bord.
Nous avons même pu nous débarrasser de la plus grande partie du sable rapporté par les enfants après leur session à la plage hier après-midi.
Les formalités de départ faites à la marina, nous embrassons Beatriz et Jean-Paul qui sont à Las Palmas depuis plus longtemps que nous et dont l’aide et le soutien ont été si précieux depuis notre arrivée.

Un dernier regard en direction du large et voici le moment tant rêvé, tant préparé, tant attendu…

Michèle largue la dernière amarre, direction l’autre côté de l’Océan Atlantique!

24 NOVEMBRE : JOURNÉE ÉCOLE ET BRICOLAGE

Ça n’est pas tout ça, mais nous sommes déjà lundi, et même à quai, il faut commencer à faire l’école à bord. Tout le monde y a mis du sien sous la houlette experte de Michèle qui a magnifiquement géré sa classe.
Pendant ce temps, il s’est agi d’aller trouver un peu de matériel en tout genre pour bricoler un rideau à la place de celui qui manque dans une des cabines et pour notre oeuvre d’art du soir…
En nous baladant l’autre jour sur la jetée du port de Las Palmas, nous avions vu toutes les oeuvres peintes sur les rochers de la digue face au port. Une tradition est née de laisser une empreinte avant de partir traverser l’océan. Cela a l’air facile, mais pas tant que ça en fait… et en plus une fois que nous étions lancés, nous en avons aussi fait une dans le petit port voisin où se trouve « NORTH STAR »…

📢⚡️ BREAKING NEWS ⚡️ : DÉPART REPORTÉ AU MARDI 25 NOVEMBRE

En changeant une pièce du dessalinisateur, il est apparu qu’une autre était défectueuse et devait être changée avant notre départ. La bonne nouvelle, c’est que la pièce sera installée mardi dans la matinée.
Il parait qu’il faut savoir accepter ce que l’on ne peut pas changer, avoir le courage de changer ce que l’on peut et la sagesse de reconnaitre les deux…
Nous aurons ainsi plus de temps pour nous familiariser avec « NORTH STAR », revoir tranquillement les éléments de sécurité avec les enfants, embarquer quelques dizaines de kilos de fruits et légumes en plus, découvrir Las Palmas et surtout passer plus de temps avec notre fan club venu ici pour larguer nos amarres (merci Maman ❤️)…

23 NOVEMBRE : L’EQUIPAGE AU GRAND COMPLET

Ce matin, c’est au tour de Michèle, Pierre, Roger et Louise d’arriver à Las Palmas et de découvrir « NORTH STAR » le bateau qui va nous accompagner dans cette aventure. Notre équipage est au grand complet pour la Transat’espoir! 🥳

Pas une minute à perdre, tout le monde se met en chemin pour aller dire au revoir à tous les équipages qui prennent la mer pour rejoindre Sainte-Lucie dans le cadre du rallye de l’ARC (mention spéciale à l’équipage de « LOVITANA » de la famille de l’ancienne associée de la pédiatre de nos quatre enfants).
Les enfants commencent à s’approprier notre fière embarcation (bruyamment 🤣)…

22 NOVEMBRE : L’AVITAILLEMENT

Plus de 500 kg d’eau et de nourriture chargés aujourd’hui sur le bateau. Et avant cela il a fallu passer un certain nombre d’heures à faire les courses, sur la base d’un fichier sur lequel nous avons travaillé depuis des mois. Oui parce que prévoir 28 jours de repas pour 6 personnes sans rien oublier, cela ne s’improvise pas. Les journées sont longues et les nuits sont courtes, mais quelle chance de pouvoir vivre cette aventure. Nous avons aussi monté au mat un beau pavillon aux couleurs de la Transat’espoir, mais le vent qui souffle fort a refusé de le lever dans le bon sens, la photo sera pour un autre jour.

21 NOVEMBRE : CHANGEMENT DE DÉCOR

A quatre heures du matin, il neigeait sur la place du marché de Carouge lorsque nous sommes allés prendre le bus pour l’aéroport avec Albert, emmitouflés dans nos couches d’habits.
Quelques heures plus tard, nous voici devant le bateau en manches courtes.
Bon, cela tombait bien parce que sinon cela aurait été le moment de se retrousser les manches!
Inspection et prise en main du bateau, première partie de l’avitaillement (7 caddies géants pleins à craquer), et début d’installation dans ce bateau qui sera notre maison pour le prochain mois.

20 NOVEMBRE : DERNIERS PRÉPARATIFS

Une journée consacrée aux bagages. Le moment de se rendre compte qu’on ne pourra peut-être pas tout emporter avec nous (plus de 180kg de matériel quand même).
Mais c’est bon, on a l’essentiel : la Fondation DFDL est bien dans nos bagages et dans nos coeurs ! ❤️
Et joyeux anniversaire à la Fondation DFDL, 55 ans déjà… 🥳

19 NOVEMBRE : L’AVENTURE DÉMARRE BIENTÔT !

Toute la famille s’apprête à embarquer ce week-end pour la Transat’espoir. Vous pourrez ici suivre notre quotidien ! Merci d’avance pour votre soutien.

Guillaume & Michèle de Candolle avec Albert, Pierre, Roger et Louise